Au Bar Défi Lancé

if you gotta ask, you'll never know!

Wednesday, July 13, 2005

Céline vs Proust


Eh! Pssst! Ecoute-moi : j'ai vu Céline et Proust en découdre sur le ring!
C'était hier soir, ils avaient transformé le Sentier des Halles en arène, façon Rodney King. Y'avait beaucoup d'allumés là-dedans, des riches et des pauvres, apparemment personne ne les avait prévenus. Accrochées au mur un tas de vieilles affiches, une édition collector du "Marche à l'ombre"de Renaud, quelques vieilles pin-ups alanguies autour d'une photo de Staline, le tout collé sur des murs bordeaux, ou plutôt rouges, mais bouillis.
Au fond de ce cirque un bar, ouvert comme la machoîre fendue d'une baleine. Allez savoir pourquoi, tous les serveurs étaient gros, les serveuses girondes. Pas beaucoup de différences d'ailleurs, ils formaient les maillons d'une cordée grasse et androgyne (ça, ça lui plaisait pas à Marcel, ça lui rappelait Albertine).
Ils avaient rempli de gros bidons crasseux avec de l'alcool à brûler. Tonnerre de Dieu! Quand ils y foutaient le feu, ça ouvrait tous les projos de l'Enfer! Ubuesque je vous dis!
Ils avaient aussi remplacé les cordes saignantes du ring par des noeuds de barbies salopes géantes, enlacées tout autour. Ca donnait un ring un peu spécial certes, pas vraiment dans le genre Rodney King en fait, mais il en jetait sacrément!
Bon. Et puis le combat! Ah fallait les voir tous les deux : Proust qui était là, dans les coins, à tousser... Mais il avait un sacré jeu de jambes! Putain! J'en avais pas vu beaucoup des gars comme ça, tricoter, tricoter encore et encore des petites pelotes de gambettes! Quand il s'y mettait, je voyais les ballets russes et toutes les danseuses en jupettes!
Céline en face, terrien, l'oeil fixe, alourdi de deux bras d'argent massif. Je ne sais pas si c'était l'éclairage, mais ses membres jetaient des reflets huileux. Céline le puncher! Ces coups de poings! Deux gros jambons bien salés lançés comme des obus sur les figures débiles! Quel choc!

L'issue du combat je ne la connais pas. D'abord vicieusement collé aux barbies salopes - dommage, ils les avaient beaucoup trop maquillées - , à aboyer les crocs à l'air, j'ai pris un sale coup. Je sais plus trop, moi j'étais plutôt pour le p'tit Proust- il avait l'air si fragile - et puis y'avait ce bourrin qui gueulait comme un facho derrière moi - "Louis-F, Louis-F!" - , ça m'a foutu la haine, je crois que pour une fois je me suis battu, et que pour cette fois, j'aurais pas dû. Tout est devenu noir. Je me suis réveillé dans mon lit- déjà un bon point - avec une barbie dans les bras - un bon point aussi? -...

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